Différentes conduites possibles.

La plupart du temps, il s’agit de tuyaux de 32 mm de diamètre, supportant une pression à 25 bars, afin d’alimenter en eau les pâturages. Mais la machine peut aussi poser des tuyaux de 25, 40 voire 60 mm de diamètre pour des amenées d’eau plus importantes. Elle est également capable de mettre en place des systèmes d’irrigation ou de drainage. «Nous avons aussi la possibilité de dérouler un câble électrique 5 cm au-dessus des conduites d’eau», précise Roger Triponney. Quant à la profondeur de travail, elle se situe le plus souvent autour de 50 à 60 cm. «Mais si besoin, nous pouvons déposer nos tuyaux jusqu’à une profondeur d’un mètre.»

Contrairement aux chantiers réalisés à l’aide d’une pelleteuse, le fond de la fouille creusée avec une trancheuse est parfaitement plat, ce qui est idéal pour accueillir le tuyau. «Cette particularité minimise les risques d’écrasement des conduites», souligne l’entrepreneur. «Tout comme le fait de déposer d’abord la terre fine sur les tuyaux.» Les expériences accumulées en France montrent d’ailleurs que les conduites sont ainsi très bien protégées. «Les tuyaux résistant à 25 bars sont bien épais. Les tuyaux à 10 bars sont certes trois fois moins chers, mais ils ne sont pas suffisants pour supporter les passages des tracteurs et des machines», relève Roger Triponney.

Rapidité du chantier.

Si la machine n’avance qu’à quelques centimètres, Roger Triponney pose en général entre 100 et 200 mètres de conduite à l’heure. «Chez moi, le terrain est particulièrement rocheux», explique Olivier Kaenel. «Pourtant, la machine est passée sans problème et le chantier a pu être terminé en deux jours.»

L’entreprise GTechniques réalise elle-même tous les travaux. «En général, je demande à l’agriculteur de me mettre à disposition un tracteur pour pouvoir reboucher la creuse sans avoir besoin de décrocher la trancheuse, car cette opération prend beaucoup de temps», souligne Roger Triponney. «Un tracteur de 50 à 60 CV suffit.»

Caractéristiques.

Le grondement de la bête est assourdissant. Avec une rotation rapide dans le sens contraire des roues du tracteur, la roue centrale de la trancheuse, munie de deux rangées de dents, ronge le terrain, quelle que soit sa composition. Terre, cailloux, bitume, rien n’arrête la machine dans son inexorable progression. Les déblais prélevés sont tamisés sur un crible vibrant. Les particules les plus fines recouvrent le tuyau déposé dans le fond de la tranchée alors que le reste est réparti sur chacun des côtés.

«Il s’agit d’une machine que nous avons développé nous-mêmes, en France, durant ces cinq dernières années», indique Roger Triponney, directeur de GTechniques Sàrl, l’entreprise qui propose ces travaux en Suisse depuis ce printemps. «Dans le Jura français, nous avons posé environ 1000 km de conduites.»

Gain de temps.

A La Brévine (NE), Olivier Kaenel, dont le hangar abrite également les machines de GTechniques, a fait poser, il y a quelques semaines, pas moins de 650 mètres de tuyaux par cette entreprise. «Ces conduites alimentent deux abreuvoirs», précise le producteur de lait neuchâtelois. «Avant, je devais charrier de l’eau avec une bossette tous les deux à trois jours. Cela demande un temps considérable.»

Même s’il a encore relativement peu de recul, Olivier Kaenel se dit enchanté par le résultat des travaux qu’il vient d’entreprendre.

Faible largeur de travail.

La trancheuse mise au point par Roger Triponney et son partenaire français se distingue des trancheuses existantes par sa très faible largeur de travail. Le sillon creusé par la machine fait 12 centimètres de large. Les atteintes parcelles sont donc très limitées. Après deux à trois passages avec la reboucheuse, la cicatrice laissée sur le sol demeure très étroite. «Pas même besoin de semer sur la fouille après les travaux. Les herbages reprennent vite le dessus», estime Roger Triponney.